Tibo Vino

View Original

Le vin et la poésie...

À travers le temps et les époques, le plus grands auteurs et penseurs ont chanté les louanges de l'esprit du vin. Par leurs textes, ils ont rendu hommage à la dive bouteille et à l'homme, qui expérimente sans cesse de nouvelles méthodes de production pour se rapprocher de l'essence naturelle du divin breuvage.

VIRGILE - GEORGIQUES
LIVRE II : LES ARBRES ET LA VIGNE
Préambule [2,1-46]  - Invocation à Bacchus, dieu de la vigne et des arbres [2,1-8]

[2,1] Jusqu’ici j’ai chanté les guérets et les constellations du ciel; maintenant c’est toi, Bacchus, que je m’en vais chanter, et, avec toi, les plants des forêts et les fruits de l’olivier si lent à croître. Viens ici, ô père Lénéen (ici tout est plein de tes bienfaits; en ton honneur, alourdi des pampres de l’automne le champ s’empourpre, et la vendange écume à pleins bords), viens ici, ô père Lénéen, et, détachant le cothurne de tes jambes nues, rougis-les avec moi dans le moût nouveau.
 

Sur Bacchus - Les Petits poèmes grecs / Anacréon / Ode XLVIII

Le dieu qui rend le jeune homme actif aux travaux, intrépide aux amours et gracieux à la danse, ce dieu revient et apporte aux mortels un philtre enchanteur, un breuvage qui chasse les inquiétudes. Le raisin fils de la treille, mûr déjà, mais pendant encore au sarment, a Bacchus pour sentinelle : dès qu’il sera coupé, il dissipera toutes les maladies, rendra le corps robuste et donnera l’enjouement à l’esprit jusqu’à ce que brille le nouvel automne.
 

L'âme du vin - Charles Baudelaire

Un soir, l'âme du vin chantait dans les bouteilles :
" Homme, vers toi je pousse, ô cher déshérité, 
Sous ma prison de verre et mes cires vermeilles,
Un chant plein de lumière et de fraternité !

Je sais combien il faut, sur la colline en flamme,
De peine, de sueur et de soleil cuisant
Pour engendrer ma vie et pour me donner l'âme ;
Mais je ne serai point ingrat ni malfaisant,

Car j'éprouve une joie immense quand je tombe
Dans le gosier d'un homme usé par ses travaux,
Et sa chaude poitrine est une douce tombe
Où je me plais bien mieux que dans mes froids caveaux.

Entends-tu retentir les refrains des dimanches
Et l'espoir qui gazouille en mon sein palpitant ?
Les coudes sur la table et retroussant tes manches,
Tu me glorifieras et tu seras content ;

J'allumerai les yeux de ta femme ravie ;
A ton fils je rendrai sa force et ses couleurs
Et serai pour ce frêle athlète de la vie
L'huile qui raffermit les muscles des lutteurs.

En toi je tomberai, végétale ambroisie,
Grain précieux jeté par l'éternel Semeur,
Pour que de notre amour naisse la poésie
Qui jaillira vers Dieu comme une rare fleur ! "
 

Vendanges - Paul Verlaine

Les choses qui chantent dans la tête
Alors que la mémoire est absente,
Ecoutez, c’est notre sang qui chante…
O musique lointaine et discrète !

Ecoutez ! c’est notre sang qui pleure
Alors que notre âme s’est enfuie,
D’une voix jusqu’alors inouïe
Et qui va se taire tout à l’heure.

Frère du sang de la vigne rose,
Frère du vin de la veine noire,
O vin, ô sang, c’est l’apothéose !

Chantez, pleurez ! Chassez la mémoire
Et chassez l’âme, et jusqu’aux ténèbres
Magnétisez nos pauvres vertèbres
 

La dernière bouteille - Gaston Couté

Les gas ! apportez la darniér’ bouteille
Qui nous rest’ du vin que j’faisions dans l’temps,
Varsez à grands flots la liqueur varmeille
Pour fêter ensembl’ mes quat’er vingts ans…
Du vin coumm’ c’ti-là, on n’en voit pus guère,
Les vign’s d’aujord’hui dounn’nt que du varjus,
Approchez, les gas, remplissez mon verre,
J’ai coumm’ dans l’idé’ que j’en r’boirai pus !

Ah ! j’en r’boirai pus ! c’est ben triste à dire
Pour un vieux pésan qu’a tant vu coumm’ moué
Le vin des vendang’s, en un clair sourire
Pisser du perssoué coumme l’ieau du touet ;
On aura bieau dire, on aura bieau faire,
Faura pus d’un jour pour rempli’ nos fûts
De ce sang des vign’s qui’rougit mon verre.
J’ai coumm’ dans l’idé’ que j’en r’boirai pus !

A pesant, cheu nous, tout l’mond’ gueul’ misère,
On va-t-à la ville où l’on crév’ la faim,
On vend poure ren le bien d’son grand-père
Et l’on brûl’ ses vign’s qui n’amén’nt pus d’vin ;
A l’av’nir le vin, le vrai jus d’la treille
Ça s’ra pour c’ti-là qu’aura des écus,
Moué que j’viens d’vider nout’ dargnier’ bouteille
J’ai coumm’ dans l’idé’ que j’en r’boirai pus.
 

Le Vigneron champenois - Guillaume Apollinaire

Le régiment arrive
Le village est presque endormi dans la lumière parfumée
Un prêtre a le casque en tête
La bouteille champenoise est-elle ou non une artillerie
Les ceps de vigne comme l’hermine sur un écu
Bonjour soldats
Je les ai vus passer et repasser en courant
Bonjour soldats bouteilles champenoises où le sang fermente
Vous resterez quelques jours et puis remonterez en ligne
Échelonnés ainsi que sont les ceps de vigne
J’envoie mes bouteilles partout comme les obus d’une
charmante artillerie

La nuit est blonde ô vin blond
Un vigneron chantait courbé dans sa vigne
Un vigneron sans bouche au fond de l’horizon
Un vigneron qui était lui-même la bouteille vivante
Un vigneron qui sait ce qu’est la guerre
Un vigneron champenois qui est un artilleur
C’est maintenant le soir et l’on joue à la mouche
Puis les soldats s’en iront là-haut
Où l’Artillerie débouche ses bouteilles crémantes
Allons Adieu messieurs tâchez de revenir
Mais nul ne sait ce qui peut advenir
 

Ode à Bacchus dans un roncier - Romain STANISLAS PRIMERSKY


Gloire à toi !
Oh divin contenu !
Je te béni par St Vincent !
Fruit du travail des hommes !
Je lève mon verre au ciel !
Allongé derrière ma treille à la lueur du couchant !
J’admire mon précieux contenu, et je le béni par St Blaise !
Ah ! seigneur Bacchus ! je suis tellement aise que je ne sent même plus la douleur , les aiguilles de ce roncier sont aussi douce qu’un matelas de plumes !
C’est le miracle de cette communion païenne !
Philosophes rêveurs, qui pensez tout savoir, Ennemis de Bacchus, rentrez dans le devoir !
Vos esprits s’en font trop accroire.
Allez, vieux fous, allez apprendre à boire.
On est savant quand on boit bien: Qui ne sait boire ne sait rien.
S’il faut rire ou chanter au milieu d’un festin, Un docteur est alors au bout de son latin: Un goinfre en a toute la gloire.
Allez, vieux fous, allez apprendre à boire.
On est savant quand on boit bien: Qui ne sait boire ne sait rien.
 

Buveur de poèmes - Franck KUKUC - En fait, en fête.
7 Mai 2016

J'ai tellement envie d'écrire, 
Traduire ce que je ressens que je ne trouve pas les phrases.
Pour lâcher prise, je parle. 
Et ça part dans tous les sens.
Et mon regard s'illumine
Cherchant le vôtre.
S'il est éteint, je ferais tout pour l'allumer.

Tellement de passions m'emportent, 
Du paysage dessiné de raisins au bâtiment qui cache des histoires à boire,
Je guette l'aventure humaine.

Je crois...
Attendre le vin comme un roman d'enfance,
On dirait qu'il y aurait...
Des scènes de capes et d'epées, D'aventures au long cours,
De contrées aux sols inconnus
un soupçon de revanche sur le destin et un trésor au bout,
Et, surtout, avec de l'amour à la fin.

C'est cela !
En fait, je bois, parle du vin,
Tel un enfant qui n'aurait pas le droit,
Guéri de toute timidité
Lutteur sans peurs,
Ne cherchant que les gentils,
Prêt à échanger ma collec'
En fête, je bois, parle du vin,
Jamais seul,
Curieux et plein d'envie,
Pour aimer et être aimé.
 

Le Vin - Thibaud CRISTINI - D'hier à Aujourd'hui en 27 poésies...

Du cœur d’un homme je nais
Il devra être fort et obstiné pour me réaliser
En assurant, de la vigne au chai
Le voyage qui lui permettra de m’élever
Et le plus profond des dévouements j’exigerai
Pour un jour, enfin, rendre au vigneron ce qu’il m’a donné
En l’enivrant au clair de lune

À travers cet article, j'ai décidé de rendre hommage à des auteurs célèbres à travers les âges. Comme le vin est également synonyme d'amitiés, j'ai demandé à des copains de gentiment rédiger des textes sur le sujet. Ils figurent à la fin.

Si vous souhaitez passer une soirée originale et unique, je vous propose une dégustation de vins à Toulouse avec l'écriture de poésies pendant la dégustation. Contactez-moi pour plus d'infos : 06 32 02 43 74